Oh, comme c’est désagréable d’essuyer la colère d’un interlocuteur « remonté » ! Et encore plus si ça nous tombe dessus sans prévenir…!

Et celle que l’on essuie de loin juste parce que Jérémy ne retrouve pas ses affaires dans son bazar et qu’il hurle sur tout ce qui bouge? Pas mieux!

Ras le bol de leurs épanchements d’émotion qui nous éclaboussent de leur mauvaise humeur! Mais quelque chose me dit que si on fait comme eux, il y a de fortes chances que ça ne s’arrête jamais. Et comme j’ai la stéréo, il y a une autre petite voix de l’autre coté qui me dit que je n’ai pas envie de me laisser bouffer par tout ça, de toute façon.

colère est faiblesseCe n’est pas  MA colère!   Enfin quoi!    Zut, dites!!!


allez hop, il faut que ça change: désamorçons la colère!

Alors il faut que ça change. Ah, pour commencer, j’aime bien mettre le mot à l’envers… co-lè-re : re-co-llé ….

Imaginez juste une issue « recollée » à une colère « fracassante »…. Cool!

 

LE truc à ne jamais oublier: la colère est un aveu de faiblesse! Oui, oui, plus Monsieur Dupont-Leroi crie fort sur ses N-1 ou N-2, plus il avoue sa faiblesse face à la situation et ses collaborateurs!

Logique: Il crie pour essayer de s’imposer. Cela signifie clairement qu’il ne se sens pas assez imposant dans cette situation!

Comment répondre à la colère débordante?

– Bon, ok, admettons:  il se sent ras-de-moquette et ça lui met la pression : et alors? Je fais quoi face à cela?

Oh, …vous avez le choix:

  • crier encore plus fort et jouer à celui des deux qui déclenchera l’alarme incendie en faisant vibrer les murs?
  • tout casser pour faire autant de bruit que lui, en épargnant judicieusement votre gorge des éraillements dus à ces hurlements -et montrer que vous êtes le plus fort? (enfin, le plus fort des plus faibles, hem)
  • partir, fuir,  remettre votre démission, ou déménager?
  • abandonner la partie, vaincu : « Ne criez plus, par pitié: j’avoue tout, c’est moi qui ai renversé mon café dans le dossier fusion-acquisition, mais de grâce, silence! » ?
  • ou bien la jouer de façon plus profondément humaine, responsable, et apaisante?

J’ai un faible pour cette dernière, vous vous en doutiez?  La voici:

Puisque nous observons cette faiblesse à l’oeuvre, je vous propose de développer la compassion en face. Oh, pas comme un vague mot dénué de sens, façon « vente de charité avec tombola »; De la compassion bien plus profonde que cela. En faisant appel à de la bienveillance, de la proximité… en face de la faiblesse, je la regarde et je réponds à la faiblesse, pas à la colère! Un peu comme un parent en face d ‘un enfant fragile, et coléreux. Plus aucun parent de nos jours n’est censé répondre à la colère d’un enfant par des vociférations ou en le faisant taire brutalement: ça ne fonctionne pas et ça se sait enfin! Par contre, la bienveillance, un minimum d’écoute et de la sérénité emporteront toujours la réussite: c’est rassurant, et c’est ce dont la faiblesse a besoin. (essayez avec vos enfants si vous voulez, et avec Monsieur Dupont-Leroi aussi, bien sur!)

la colère, cette manifestation d'enfant

La colère, cette manifestation d’enfant perdu en quête de rassurance…

Je réponds à la faiblesse par la compassion

exemples:

 

Votre collègue hurle parce que vous avez fait capoter son dossier pour une raison X ou Y. – ou en tous cas, il le croit. Hurler plus fort que lui ne changera pas vraiment son regard en mieux sur la situation . Par contre, voyez comme il est aussi perdu qu’un gamin qui ne retrouve plus la rédaction  qu’il doit rendre à la maîtresse ce matin, et activez votre compassion.
Je suis vraiment désolé(e) de te voir dans cet état, penses-tu que nous pourrions redresser la situation d’une façon ou d’une autre? Puis-je t’aider? C’est vrai que j’ai fait une erreur en  allant parler  à ton client ce matin, et je ne pensais vraiment pas te porter préjudice. Et là, je comprends ta réaction. Je suis vraiment confus(e). Ne restons pas la-dessus, on peut surement faire quelque chose, d’accord? »

C’est un exemple. Ne pensez pas que ce soit « se faire tout petit » devant votre collègue que de procéder de la sorte. C’est juste au contraire se faire assez grand pour ne pas craindre de reconnaître sa réalité avec humanité, en lui redonnant les clés de son positionnement et de sa situation : vous avez légitimé sa réaction, donc il peut passer  à autre chose,  -en l’occurrence, à la réparation du problème.

et Jérémy et sa mauvaise humeur chronique?

Quand à Jérémy qui ne trouve pas ses chaussettes ou son classeur bleu, simplement lui faire remarquer que c’est sans doute très ennuyeux pour lui de ne pas les retrouver, et que sans doute, un peu de concentration l’aidera : se mettre « hors de lui »,  par définition, n’est pas de la concentration mais de la dispersion… Et comme il n’est surement pas disponible pour entendre cela, vous pouvez juste lui proposer de chercher cinq minutes avec lui,  simplement  parce que si c’était un tout petit qui avait perdu son doudou à l’heure de dormir, vous le feriez. (Qui ne l’a jamais fait? Ne serait-ce que pour dormir tranquille ! Pas vrai?)

Dans tous les cas, rappelez-vous: pas un mot plus haut que l’autre, restez calme et vous gagnerez quelque chose d’irremplaçable: la paix qui va se faire « presque toute seule ».

Et ça marche.

qui gagne gagne!

Qui gagne gagne!

Et vous, comment répondez-vous à la colère des autres? Pensez-vous que cette réponse soit compatible avec ce que vous connaissez au quotidien?

Et pour les coléreux:

Si c’est vous qui êtes le jouet de la colère, voyez cette citation de Tom Gates:

« La colère est une extension lâche de la tristesse: c’est tellement plus facile d’être en colère contre les autres que de leur dire que vous êtes blessé… »

d’accord? pas d’accord?

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nous vous remercions de l’intérêt que vous portez à notre travail. ces contenus sont à votre disposition. si vous désirez les citer, merci d’en citer également les sources: CLaire Burel sur ClaireBurel.com

 

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