« Quand un diplomate dit oui, cela signifie peut-être. Quand il dit peut-être, cela veut dire non. ..  Et quand il dit non, ce n’est pas un diplomate. »

Derrière la boutade, se profile toute la difficulté de savoir quand dire oui, ou comment dire non…!

 

Une histoire de pouvoir?

Dans cette petite histoire vécue, découvrons une raison de mieux choisir nos oui et nos non… Voyez plutôt;

L’autre jour,  mes petits –enfants jouaient ensemble dans le jardin. Au bout d’un moment, ma petite-fille demande à son petit frère de 7 ans « tu veux bien me prêter ça ? » en lui montrant, parmi ses jouets à lui, ce avec quoi elle rêverait de s’amuser, tandis que lui-même n’y touchait pas.

 

 

Voyez dans cette hisoire d'enfant ce que nous pouvons apprendre de nous-même... (Photo Pezibear/pixabay)

(Photo Pezibear/pixabay)

 

Il s’arrête dans son élan, et la regarde tout droit dans les yeux :

– Non.

Juste ça. Impressionnant de fermeté.

Voyez dans cette histoire d’enfant ce que nous pouvons apprendre de nous-même…

Ah ! Le pouvoir de celui qui dit non ! Avez-vous remarqué ? Celui qui dit NON a toujours le pouvoir sur l’autre. Bien sûr : L’autre se demande comment obtenir ce « oui » espéré ! Quoi faire?  Parfois, hélas, cela va même jusqu’à des compromissions qui vont à l’encontre du respect de soi ! (Oui, je parle d’adultes, là) C’est pour cela qu’il convient d’être vigilant quant  à ce pouvoir qu’on donne à celui qui nous dit non !

Cela ne signifie d’ailleurs pas qu’il faille toujours dire « oui », pas plus qu’il ne faut toujours dire « non ». Il convient surtout de dire « oui » ou « non » selon ce principe simple : si  dire « oui  » ne contredit pas le respect de moi-même ou ma sécurité, si en plus ça apporte du mieux à l’autre, pourquoi « non » ?

Le « oui qui ouvre » a quelque chose à voir avec l’Amour.

Là où le « non  qui verrouille »  a quelque chose à voir avec la peur !

 

-Eh bien, dis-je à mon petit-fils, tu ne voudrais pas  -du tout, du tout-  lui prêter, on dirait ? Elle te le demande gentiment, et tu ne t’en sers pas : ça ne te manquerait pas vraiment, …Si ?

– …Tu dois avoir une bonne raison, alors, je pense ? ajouté-je en le voyant secouer la tête avec force, bras croisés bien hauts, avec ses fins cheveux blonds qui volent tout autour du visage un brin chiffonné.

Euh…. (Le coup de la bonne raison le fait réfléchir, mais il n’en trouve pas) … Eh bah je veux pas, c’est tout. Alors non, c’est non.

 

Comme le « non » flottait dans l’air avec une pesanteur palpable,  je me suis adressée à mes petits-enfants de cette façon…

Imaginez, les enfants….

Puissance du ton des histoires et des contes : ils se rapprochent, et ils écoutent… Mamili veut leur raconter une histoire ? C’est toujours oui, là !

-… imaginez…, si on imaginait qu’à chaque fois que vous donnez une réponse à quelqu’un « sans avoir de  vraie raison », ça serait comme si vous fabriquiez un ticket à votre nom … Quand vpass-304656_1280ous dites « oui », alors vous créez un ticket « oui » pour qu’un jour, quelque part, quelqu’un vous dise « oui » à son tour… Si vous dites « non », alors vous créez un ticket « non » pour qu’un jour, quelque part,  quelqu’un  vous dise non …

Alors bien sûr, vous avez le droit de dire oui, de dire non, de dire tout ce que vous voulez, puisqu’on vous demande votre avis… et parfois, on a de bonnes raisons de dire non et alors c’est très bien de dire non…

… Et parfois, comme aujourd’hui, tu n’as pas l’air de savoir très bien pourquoi tu dis non … et là, tu imagines ? Tu viens de fabriquer un ticket pour qu’un jour, ta sœur  ou quelqu’un d’autre te dise non, sans plus de raison que toi aujourd’hui,  juste parce que ce ticket existe, maintenant…! Aïe aïe aïe!

 

Et en disant ça, je lui tends un morceau de papier avec écrit dessus:

« Bon pour un NON, un jour où tu demanderas quelque chose, et même si tu le veux très fort »

Il regarde le ticket perplexe. Il regarde sa sœur, puis le tas de jouets à côté, et va chercher l’objet du litige.

Tiens, je te le  prête, dit il en le lui tendant.

Et il me rend mon ticket : « tu m’en fais un autre ? Un Bon pour un OUI pour quelque chose que je demanderai un jour...?»
Et bien sûr, on pourrait imaginer les tickets  pour toutes sortes de situations… Juste parce que c’est vrai, c’est nous qui choisissons ce que nous vivons, et ce que nous décidons en face des autres…c’est le sens  de notre attitude à nous qui crée le sens de leur attitude à eux… et c’est très bien comme ça.

 

Et on peut toujours collectionner les tickets gagnants !

 

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Nous vous remercions de l’intérêt que vous portez à notre travail, vous pouvez utilisez ces contenus, et nous vous remercions de citer les sources:  Claire Burel sur claireburel.com

 

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