« Communiquer est une aptitude précieuse qui dépasse largement le fait de savoir parler »

 

Un jeu et une complicité à partager : celle d’une démarche volontaire pour «  changer un petit quelque chose susceptible de changer un grand quelque chose ».  Une démarche qui vise à améliorer votre relation avec l’autre, et vice versa.

Il ne s’agit ni d’une thérapie, ni d’une méthode, mais d’un challenge : reprendre en main la communication, chacun à son niveau, pour qu’elle devienne un enjeu et pas seulement une « conséquence de tout le reste du vécu ». Une façon ludique de prendre conscience de « comment on communique » et de « comment on ne communique pas ».

J’ai créé ce semainier pour un couple. Et ça fonctionne aussi pour tous ceux qui souhaitent ré-harmoniser leurs relations. C’est assez riche à pratiquer à plusieurs également, en permettant des prises de conscience variées : un petit débriefing est alors intéressant si vous le faites en groupe, entre amis ou lors de stages par exemple.

 

Les règles du challenge

  1. Chaque jour, il y  a une consigne-challenge différente à respecter: sous forme de jeu, qui prendra place « de telle heure à telle heure ».
  2. Le premier pas consiste à définir une plage de temps qui permettra de réaliser le challenge pleinement chaque jour. Ça peut être le lundi de 19H à 20H, le mardi de 7H à 9H, le mercredi de 12H à 14H, etc, ou tous les jours  à la même heure…
  3. Ce qui compte, c’est d’être cadré pour éviter tout débordement : si vous avez envie de remettre la communication en marche, c’est qu’elle manque sans doute un peu d’huile dans les rouages, alors faisons cadré et ce sera mieux huilé !

 

Les étapes du challenge

Au nombre de 7, chaque étape correspond à un jour de la semaine:

Lundi : Aujourd’hui, expérience du silence intérieur: Regard, gestes, silence. Une façon extraordinaire de découvrir la vraie valeur de la parole… et ressentir le nombre de paroles inutiles que nous proférons chaque jour. Que d’énergie gaspillée ! Réinventons le sourire gratuit (et joyeux, surtout !), les visages expressifs ! Tout ce qui n’a pas été dit est laissé de côté (on ne se le resservira pas dès le sablier écoulé ! On l’oublie… lâcher-prise !) Et pour aider à canaliser l’énergie qui bouillonne généreusement en nous, on peut serrer les pouces contre les index quand l’envie de parler nous tiraille.

 

Mardi : Jour des disputes obligatoires ! (dans le créneau horaire imparti, bien entendu). Nous allons bien trouver une vieille dispute à ressortir de derrière les fagots ? L’occasion de s’apercevoir que nos disputes sont souvent les mêmes et se déroulent comme des textes appris par (mauvais) cœur… En se rejouant « la grande scène du II », (expression qui évoque le théâtre !) on prend du recul, et on  peut s’amuser enfin et à deux de ces rouages négatifs qui nous démolissent le moral si souvent !

Imaginez :

– « Ah oui, je vois où tu veux en venir: à ce moment, c’est là que tu me reparles de ce qui s’est passé en 2007, d’habitude! »

– « Tout a fait! Et toi, tu me réponds toujours au sujet de ma mère, n’est-ce pas? »…

– « Non! Avant, il y a le coup de la voiture sur l’autoroute en 2012. C’est juste après, pour ta mère… »…

[Fou rire]

 

ClaireBurel.com - Comment mieux communiquer pour améliorer votre relation avec l’autre-1

On joue au perroquet: tout ce que nous disons, nous le répétons de plusieurs façons différentes, vocabulaire, tournures de phrases. © Pixabay/leonardobcorrea

 

Mercredi : Jour du perroquet varié ! Tout ce que nous disons, nous le répétons de plusieurs façons différentes, vocabulaire, tournures de phrases.  Comme si nous parlions à des personnes qui ne maîtrisent pas trop bien la langue, ou de jeunes enfants.

L’occasion de prendre conscience de toutes ces différences potentielles de compréhension, qui créent des espaces potentiels d’incompréhension bien sûr ! Alors ce sera du genre « Est- ce que tu reprendras du gratin ? J’ai vu que tu semblais apprécier le gratin, en reveux-tu ? Je laisse le gratin en face de toi au cas où tu aimerais te resservir ? »  Ou autres : « Il y a le dossier X à finaliser pour 11 h, je le laisse sur ton bureau. As-tu noté que je t’ai déposé le dossier X pour que tu le peaufines pour 11 h ? 11 h, c’est l’heure à laquelle Mr X vient chercher son dossier, tu penseras à le terminer avant ? Si tu veux qu’on parle du dossier X, je te rappelle qu’il doit être remis en main propre à 11 h »  — « OK, c’est noté. Je te remercie, oui, j’ai vu. Entendu, on fait comme ça. »

Oui, c’est « lourd ». Parfois, notre communication est plus pesante que ça, pourtant, sans même que nous nous en apercevions vraiment…

 

Jeudi : Aujourd’hui, toutes les phrases commencent par « Je ». Ça ira de « Je ne sais pas où tu as mis le journal »  à « Je te propose de reprendre du gratin ? ». En passant par « Je n’aime pas tellement cette musique que tu écoutes, je serais contente que tu veuilles bien en changer ». Ou bien « Je te remercie, si tu passes devant la boulangerie, de ramener 2 baguettes », etc.

Une occasion de se rendre compte du nombre de fois où notre communication vise à demander à l’autre d’être un distributeur de ce qui nous arrange, de notre bien-être, sans lui demander son avis. Et en le rendant même souvent responsable de ce qui ne fonctionne pas :

« Tu rapporteras le pain !».

« Ras-le-bol de ta musique ! »,

« Tu fais toujours  à ton idée ! »,

« Tu me stresses !»,

« Tu as encore oublié ceci ! »…

Etc…

Je pense, je crois, j’ai envie, j’attends, je sais, je  demande, je peux, je voudrais, je ne souhaite pas, je n’aime pas, je comprends que… Entre « Tu me stresses quand tu me parles comme ça ! » et « Je stresse en écoutant ce que tu me dis », voyez la nature différente de ce que vous lui dites.  Et comme votre implication est plus grande dans le second cas : c’est bien VOUS qui stressez. Et pourquoi donc ? L’enjeu est en vous… ! Bravo pour cette découverte !

 

Vendredi : Aujourd’hui, je choisis, parmi les autres journées, la consigne que j’ai envie de réutiliser. L’autre choisira celle qu’il voudra aussi. Serons-nous capables d’identifier ce qu’il ou elle a choisi dans la liste ? Et de se répondre chacun avec  sa consigne à soi ?  Une façon de s’interroger avec curiosité sur nos modes de communication, de prendre du recul…D’accepter les différences et s’amuser à deviner et accompagner !

 

Samedi : Aujourd’hui toutes mes phrases commencent par « ça »: De « ça m’intéresserait de savoir » à « ça te plairait de… » ou bien « ça serait chouette si.. », etc… Une façon de n’impliquer ni l’un ni l’autre. Parfois occasion de laisser des portes ouvertes pour aérer la communication, parfois difficulté de ne pas savoir qui est vraiment concerné, qui va s’impliquer… Une prise de conscience légère pour une journée de week-end léger.

 

Dimanche : Jour de repos  bien mérité !  Vous avez testé  plusieurs façons d’être attentif à votre communication. Parfois vous avez été proches du fou rire, parfois au bord des émotions, et tout est authentique. Avec certaines prises de recul, vous allez faire du chemin l’un vers l’autre.

Et rendez-vous lundi pour recommencer le challenge. En quelques semaines, vous allez redessiner entièrement votre mode de communication et/ou votre relation à l’autre…

 

Petit rappel des challenges par jour :

  • Lundi, ni l’autre ni l’un ne dit
  • Mardi, « marre » se dit
  • Mercredi, et je répète et je redis
  • Jeudi, où je se dit
  • Vendredi, vent de folie ; ce sera quoi pour aujourd’hui ?
  • Samedi, où « ça » se dit
  • Dimanche : fin de la manche !

 

Amuse-vous et aimez-vous joyeusement <3 !

 

Pin It on Pinterest